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nous donne l’Amérique où l’on a le malheur de vivre sans noblesse et sans archevêques, et où le Président n’est que le premier employé de l’État.

Quant à cette clé il n’y a rien de plaisant comme la théologie de Paley ou de Kennicott ou de Beattie. Par exemple les deux premiers de ces écrivains raisonnent fort juste, il est drôle de les voir suer sang et eau pour prouver que notre code d’instruction criminelle est contenu en entier dans la chanson Malbrough s’en va-t-en guerre. Ces pauvres diables reçoivent bassement l’aumône dans leur jeunesse[1] et sont récompensés sur leurs vieux jours par une pension de deux cents louis, et l’archevêque de Cantorbery a deux millions de rente (vies de Beattie de l’Évêque Watson, de Kennicott, etc., etc., etc.)




  1. Voir la vie de Beattie recevant de petits cadeaux de dix louis de vieilles comtesses pour avoir injurié Hume, et George III lui donnant une audience pour le même objet. Nos missionnaires actuels doivent être bien jaloux de tant de bonheur.