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Le sombre des Anglais[1]


Octobre-Novembre 1818



Jarrive de Pœstum. Nous étions trois voitures presque tous Anglais. Au retour nous avons pris une speronaza, il y a eu tempête, relâche, débarquement par la pluie et mourant de faim sur une plage déserte, mille accidents désagréables. C’est ce qu’il me faut ; j’aime à observer moi et les autres.

Non seulement les Anglais lisent la Bible, mais leurs pères et leurs grands-pères l’ont lue. Voilà ce me semble le secret de ce sombre malheur qu’ils portent partout et même au sein des plaisirs les plus doux pour le reste des hommes. La Bible est un livre fait pour être cru à l’aveugle et non discuté. Voyez le voyageur Twedell, un de leurs jeunes gens qui promettait le plus, très occupé vers la fin de sa vie pour savoir s’il était bien légitime de manger des poulets[2].

  1. Si nous en croyons une note assez énigmatique sur le manuscrit, ces pages seraient imitées ou traduites de l’Eclectic Review du mois de mai. N. D. L. É.
  2. Le texte, ici.