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communes. La liberté ne peut donc plus exister de droit (ou de par les lois), mais seulement par les habitudes. Il n’y a d’exception que pour la liberté de la presse qui d’ailleurs est moindre qu’on ne le croit en France. Heureusement pour l’Angleterre on peut facilement introduire des pamphlets imprimés en Amérique.

Les discussions sur les réformes parlementaires ne sont que ceci :

I. L’Angleterre sera-t-elle en 1880 un royaume absolument comme le P… où le roi, les nobles et les prêtres, étroitement unis entre eux, vivent aux dépend des travailleurs ?

II. L’Angleterre sera-t-elle une république dirigée par un simple président, comme celle des États-Unis ?

Car il est évident que si les Anglais payant seulement mille francs d’imposition, obtiennent le droit d’envoyer au Parlement, ils se vengeront de l’état d’extrême malheur où Pitt les plongea en 1794 pour sauver l’Aristocratie. En Angleterre les seuls appointements des ministres et du roi coûtent plus que toutes les dépenses quelconques du gouvernement d’Amérique.

Dans tous les cas, l’Angleterre en est au moment d’une Révolution, à peu près comme notre belle France en 1780. Si