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(Oui, messieurs, voilà le mot qui a sali les arrêtés d’un préfet français.)

Il ordonne en conséquence à M. Desplaces, c’est le nom de ce particulier, de restituer sur-le-champ les cinq mille francs, et il l’envoie en exil et en surveillance dans la ville de Blois.

M. Desplaces se plaint à M. Lainé, ministre de l’Intérieur, de l’arrêté du préfet qui punit une résistance que le roi semble avoir voulu récompenser. [Il] lui répond que l’arrêté du préfet a reçu son exécution, et qu’il ne lui est plus possible de revenir sur ce qui est fait.

Si vous voulez des centaines de pareils faits tombant toujours sur la partie énergique et brave de la nation, ouvrez la Bibliothèque historique. Vous y verrez un capitaine français, condamné pour avoir dans un moment d’humeur appelé son cheval cosaque, attendu que la France doit beaucoup de reconnaissance aux cosaques. Le capitaine, frappé d’étonnement, est mort de douleur.

J’entre à l’école de droit de Paris, un élève soutient une thèse (septembre 1818). Il prend pour épigraphe cette maxime : Le juge est l’organe de la loi, la loi est l’expression de la volonté nationale. Un des interrogateurs fronce le sourcil et essaie de prouver au candidat que cette maxime