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bête d’aversion ; elles appellent cela l’air andeghé. Ferrum amant. Elles adorent les moustaches, surtout celles qui ont passé les revues de Napoléon.

Les femmes sont très supérieures aux hommes. Les femmes écoutent le génie naturel du pays. Les hommes sont gâtés par les pédants. Le gouvernement empêche les hommes à talent de naître et favorise ou du moins ne décourage pas les pédants qui, se trouvant avoir les honneurs des gens à talent, pullulent à foison.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [1]

Rien n’est donc plus rare et surtout moins durable que de voir une femme en recevoir d’autres ; il faut des circonstances extrêmement particulières, par exemple qu’elles soient toutes deux jolies et qu’en aimant beaucoup l’amour, elles se soucient peu de l’amant[2].

Ce trait frappant des mœurs milanaises a été formé ou fortifié, je ne sais lequel, par le théâtre de la Scala. Là, chaque femme reçoit tous les soirs ses amis et brille

  1. Ici se terminent les pages manuscrites du tome 19 de R, 5896. Nous laissons à leur suite les pages qu’avait placées sous le même titre Romain Colomb et qui proviennent du tome 2.

    Elles devaient elles-mêmes compléter un autre fragment où il était question des femmes d’Italie qui se volent leurs amants. L’usage « est se rubar »… N. D. L. É.

  2. Comme la Nina et la Bonsignori.