applaudissements des femmes d’Italie. Peu importe qu’il fasse rire ou pleurer ; pourvu qu’il agisse fortement sur les cœurs, il est aimable.
Vous pouvez leur raconter la fable de la comédie du Tartufe, et la manière barbare avec laquelle Néron vient d’empoisonner Britannicus, vous les intéressez autant qu’en leur racontant la mort du roi Murat.
Il s’agit d’être clair et extrêmement énergique.
Comme la sensibilité l’emporte de bien loin sur la vanité, vous plairez, même en étant ridiculement outré ; on s’aperçoit de l’enflure, mais ce n’est pas une offense. Le livre dont elles raffolent aujourd’hui, c’est l’Histoire de l’Inquisition d’Espagne de M. Llorente ; par ses noirs fantômes, il les empêche de dormir. Un inquisiteur qui viendrait à Milan dans ce moment pourrait être très à la mode et fort couru.
L’essentiel de l’esprit ici, à l’égard des femmes, c’est beaucoup d’imprévu et beaucoup de clair-obscur (beaucoup de différence des grands clairs aux grandes ombres) ; et dans les personnes beaucoup d’air militaire ; le moins possible de ce que l’on appelle en France l’air robin, ce ton de nos jeunes magistrats, l’air sensé, important, content de soi, réglé, pédant. C’est leur