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santerie est interdite ? Les habitudes et les préjugés actuels des Italiens les forcent donc à passer leur vie en tête-à-tête.

Ajoutez encore que la politesse qui porte à préférer les autres à soi passe pour de la faiblesse dans un salon ; jugez de ce que c’est au café, au spectacle, dans les lieux publics. Un étranger est obligé de refaire son éducation et à tous moments se trouve trop poli ; s’il fait la moindre plaisanterie à son ami, l’autre croit qu’il ne l’aime plus.

Chez les hommes, comme parmi les femmes, les caractères se déploient en toute liberté ; il y a plus de génies et plus de sots. Les bêtes le sont à un point incroyable et à tout moment vous surprennent par des traits à faire constater par témoins, si l’on veut les conter.

Un de mes amis, il y a huit jours, était allé rendre visite à une très nouvelle connaissance et à une heure très indue. Le mari était à deux lieues de là, dans sa terre, à tirer le pistolet avec des amis ; la pluie survient ; et ennuyés de leur soirée, ils rentrent à Brescia. Le mari, très jaloux de son naturel, va droit à la chambre de sa femme, ses pistolets à la main. Étonné de la porte fermée, il frappe. La femme dit à son amant en riant et en chantant : « Ah ! voilà mon mari ! Ah ! voilà mon mari ! » et elle court lui ouvrir, l’embrasse