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où l’on puisse lire les journaux. Ce qui se trouve à Florence, à Gènes, à Rome, à Naples même n’existe pas ici. Le gouvernement le permettrait, car à l’exception du Journal du Commerce et de la Minerve, il laisse venir les journaux dans les cafés. Les gens d’ici sont dévorés de curiosité, ils se disent sans cesse : cos è de neuf ? Mais prendre la peine de lire sept à huit pages, impossible. Toute leur libéralité échoue contre cet écueil. Et cependant Milan est la première ville d’Italie si ce n’est pour la vivacité de l’esprit, du moins pour la culture morale.

Mœurs

Bologne, le…

J’ai trouvé ce soir chez le Cardinal Spina despote de ce pays, un espèce d’ambassadeur français, c’est-à-dire un ultra qui jetait feu et flamme contre les mœurs de la Lombardie. J’ai compris qu’en sa qualité d’ultra il avait été sifflé par les femmes qui sont toutes ultra-napoléonistes.

Dès qu’on parle de mœurs, avant de rien blâmer, on arrive à la grande ques-