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DE L’ÉDITEUR

mais peut-être ne fut-elle mise en vente que dans les premiers jours de 1813. Toutes les biographies s’accordent en effet sur cette dernière date.

C’est en tout cas le 15 février de cette année-là que Beyle l’acheta pour la somme de quarante-deux francs. En bas de la première page de l’avertissement, il a soin de noter ce qui l’a tenté dans cette acquisition : « For the sight édition plus nette que la mienne de 1804. » Cette édition qu’il désignait ainsi parce qu’il l’avait achetée à cette date, Beyle se l’était procurée alors que, féru de déclamation, il fréquentait chaque soir la Comédie-Française et prenait chaque matin une leçon chez La Rive ou chez Dugazon. C’était, nous l’avons vu, l’édition stéréotype Didot choisie sans doute, en dépit de son caractère microscopique, parce que son petit format la rendait aisément portative. Pendant neuf ans, Beyle y avait au hasard des circonstances jeté les premiers linéaments de ses commentaires sur Molière. Il allait la négliger désormais pour l’édition Petitot.

Prévoyant qu’il aurait à consigner sur celle-ci de longues réflexions, il y avait fait relier, au début et à la fin de chaque volume, un fort cahier de papier blanc en même temps qu’il leur faisait confectionner, une solide couverture en basane. Il ne