Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
MOLIÈRE

de Louis XVI, jurant avec son état dans le monde.

Molière ne nous montre pas la vanité désappointée de G. Dandin. En commençant par le repentir, il se prive de cette excellente source de comique : Combat de la vanité et du chagrin d’être cocu.


Quatrième situation :


G. Dandin se voyant cocufier à un grand dîner avec des nobles, et par vanité, pour ne pas se faire plaisanter par eux, plaisantant lui-même, sur ce qui lui perce le cœur[1].


Cinquième situation :


Combat de la vanité et du chagrin d’être cocu. Dans un moment où la vanité a le dessus, Dandin a engagé sa femme à aller à une superbe partie de chasse à Saverne chez le Prince Louis (de Rohan, 1780). Là, il se voit faire cocu, et ce chagrin l’emporte sur la vanité.

Si c’est le prince lui-même qui lui fait cet honneur, il veut se plaindre, il s’avance fièrement vers lui, et, en approchant, le

  1. Si je n’eusse travaillé la plume à la main, je n’eusse rien trouvé de tout cela. L’attention que je donne à me souvenir m’empêche de considérer les circonstances avec assez de force, et d’inventer par conséquent. Je ne vais jamais plus loin, en travaillant sans plume, que la première idée, que le premier chaînon.