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MÉMOIRES
D’UN TOURISTE




[Les Échelles . . . . . . . . . . 1837[1].

Ce matin, je suis allé aux Échelles, assez joli bourg que je suppose enrichi autrefois par la contrebande. À peine arrivé on m’a raconté des moyens admirables de se moquer des gabelous (douaniers). Par exemple une auberge est établie à l’extrémité du village, c’est la dernière maison de la rue, elle a un vaste jardin qui touche au Guiers dont le cours marque la frontière. Vingt mulets passent cette petite rivière à gué et viennent décharger leurs ballots à la porte de la cuisine. Du côté de la rue les gabelous ne voient aucun mouvement. On soulève rapidement la plaque de fer qui garnit le fond

  1. Les quelques pages que l’on trouve ici en tête de ce tome sont inédites et proviennent des fragments du manuscrit original conservés à la bibliothèque de Grenoble, sous la cote R. 5896, tome 8. Colomb y avait ajouté cette remarque de sa main : « Ceci était placé au commencement du troisième volume, mais ne pouvait aller ainsi.» N. D. L. É.