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le Français a dû chercher un refuge dans la maison du consul. Celui-ci a écrit de nouveau à Madrid ; l’ambassadeur n’a pas craint de retarder le succès de ses grandes négociations en poursuivant le redressement d’une injustice qui n’intéressait qu’un seul Français ; et enfin l’alcade voleur ou les juges, je ne sais lesquels, ont été destitués.

Il me semble que, depuis la mort de Ferdinand VII, l’esprit public, en Espagne, a fait un pas immense ; les prêtres et les moines ont perdu tout crédit politique l’opinion veut les réduire à administrer les sacrements[1].

Bordeaux, le ... 1837.

Le midi de la France est dans le cas de l’Espagne et de l’Italie. Son brio naturel, sa vivacité, l’empêchent de s’angliser, comme le nord de la France. Un homme du Midi fait ce qui lui fait plaisir au mo-

  1. [J’admire les paysans d’Espagne bien supérieurs aux nôtres pour l’instruction. Un décret des Cortes portait que tout Espagnol qui ne saurait pas lire et écrire perdrait ses droits de citoyen. La classe moyenne est beaucoup plus ignorante qu’en France. Il en est de même du peuple des villes.*]

    • (Cette note inédite provient des manuscrits de Grenoble, R, 5896, tome 5, N.D.L.E.).