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rone. Il m’a mené dans un jardin de la rue de la Tartre ; j’ai vu deux colonnes ioniques engagées dans un mur : c’est une imitation de l’antique.

Dans un jardin voisin du premier se trouve un joli tombeau de l’époque de Louis XII : il est décoré de charmantes petites statues assez bien conservées.




Fourchambault, le 17 avril 1837.

Que dire qui ne soit pas une méchanceté, de tous ces pays de forges du Berry ?

On connaît ces noms à Paris ; ils ont créé depuis trente ans des fortunes colossales, et ces fortunes s’opposent maintenant à ce qu’on nous donne une bonne loi de douanes. Mes intérêts, ou plutôt les intérêts de ma vanité, m’ont conduit à Guérigny, à Imphi, etc. Il faut que, dans nos réunions de Paris, je puisse jeter en passant quelques détails sur les hauts fourneaux de ce pays-ci.

J’y vois beaucoup de choses à louer : toutefois l’ouvrier français a trop d’esprit, il veut trop inventer et varier ses moyens ; il croit à son imagination presque autant qu’à l’expérience. Et, en fait de machines comme de politique, l’expérience seule répond à tout ; la théorie n’est qu’un rêve.