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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

Seine. Un forçat ne pourrait habiter ce département que sur le dépôt d’un cautionnement de cinq mille francs, lequel serait admis par ordonnance royale. Les coquins deviennent de trop habiles gens, voyez Lacenaire.

Tout petit voleur repris de justice avant seize ans serait transféré dans une maison de travail établie à Toulon, et ne pourrait reparaître dans le département de la Seine. On pourrait les employer sur mer. Si l’on se refuse à ces mesures, on aura à foison des assassinats Maës, dont l’auteur est resté inconnu.

La police est fort bien faite ; mais, vu l’habileté des voleurs, bientôt elle deviendra impossible.

Les habitants de la rue Richelieu pourraient payer deux gardiens choisis parmi des soldats blessés (condition qui écarterait les ex-laquais de gens puissants). Ces gardiens, armés de pistolets et d’une lance, se promèneraient dans la rue Richelieu de onze heures du soir jusqu’au moment du lever du soleil, et bientôt en connaîtraient tous les habitants. L’Angleterre, l’Allemagne et l’Espagne ont de tels gardiens.

Un vieux général encore vert, un ancien préfet habitant la rue Richelieu, serait nommé Édile par le suffrage de tous les propriétaires ou locataires payant plus de