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ATHANASE AUGER

long, qu’il daigne songer que, pour avoir l’honneur d’être critiqué par lui, je me suis exposé à ce genre d’esprit deux mois de plus qu’il n’était nécessaire pour mes affaires.


ÉPISODES DE LA VIE D’ATHANASE AUGER
publiés par sa nièce

LE COMTE DE NOÉ, ÉVÊQUE DE LESCARS, ET SON GRAND VICAIRE

La plus aimable intimité et la plus franche amitié unissaient ces deux grands hommes, qui vivaient en l’année 1791 ; année où des troubles multipliés et de différents partis avaient déjà l’air de porter atteinte aux prérogatives royales de la dynastie capétienne ; mais les sciences et les arts fleurissaient, et les nombreux gens de lettres poursuivaient leurs travaux et leurs succès sous le patronage d’un prince éclairé qui les protégeait efficacement et ouvertement.

L’abbé Auger demeurait rue des Fossoyeurs, n° 17, et monseigneur l’évêque de Lescars dans la rue des Canettes, tout près de la première. Comme ils étaient lettrés tous deux et que leur tendre affection était réciproque, un échange continuel de soins d’obligeance découlait tout natu-