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LE ROMAN ET LE GOTHIQUE

et qui pèse si étrangement et à qui la néglige, et à qui invoque son secours !

Jusqu’ici j’ai placé entre des crochets, pour être omis, tous les détails sur la physionomie de chacun des grands monuments gothiques, le seul ornement des paysages de France. Que de choses à dire, par exemple, de la cathédrale de Clermont !

La pluie à verse qu’il fait ce soir (se figure-t-on quelque chose de décourageant comme la pluie à verse qui tombe à grand bruit sur le pavé d’une laide ville de province, à sept heures du soir ?) la pluie donc me donne le loisir, et qui plus est l’audace de présenter au lecteur :

1o L’histoire de l’architecture romane, qui, au onzième siècle, succéda à la romaine et la copia autant que la misère et la barbarie des temps le permettaient.

2o L’histoire de l’architecture gothique qui succéda à la romane au treizième siècle, et fut remplacée elle-même vers l’an 1500 par la renaissance.

Puis est arrivée l’imitation de l’Italie ou le Val-de-Grâce, ensuite la ridicule architecture gallo-grecque ou le Panthéon ; après quoi nous avons vu paraître Notre-Dame-de-Lorette, à qui Dieu fasse paix.

Vous savez qu’on appelle aujourd’hui architecture gothique l’architecture romane et l’architecture gothique propre-