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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

par un vilain mur. On l’appelle le Prétoire. C’est maintenant le musée.

2o L’église gothique de Saint-Maurice, assez commune, mais admirablement située sur une plate-forme à laquelle on monte par vingt-huit degrés.

3o La pyramide hors la ville, ancien tombeau non achevé, et que les habitants appellent l’Aiguille.

4o Les restes du théâtre et de la citadelle dans les vignes.

Je suis monté d’abord à Saint-Maurice, la cathédrale, qui domine la rue principale. Cette église est trop courte et sans caractère, mais bien éclairée ; commencée en 1502, elle n’a été terminée que vers le milieu du seizième siècle. Le portail et la partie de la nef qui y touche sont de cette dernière époque.

De là je suis allé dans les vignes pour voir ce qui reste d’un théâtre ; il est situé en belle vue, comme celui d’Albano près de Rome : les architectes cherchaient toujours un coteau pour appuyer les gradins. J’ai reconnu des murs, des gradins, la demi-circonférence du théâtre, qui est encore bien marquée ; il ne peut pas y avoir de doute sur ce monument. Au-dessus du théâtre, on voit les restes de la citadelle romaine ; les murs ont été exhaussés dans le moyen âge. J’ai admiré les ruines colos-