Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/311

Cette page n’a pas encore été corrigée

leur avenir d’impôts excessifs pour nous faire la guerre de 1803 à 1815 !

Lord Melbourne, homme d’un rare talent, mais d’une paresse plus rare encore, ne se résout à mettre en jeu toutes ses ressources, que quand il est poussé à bout. Il croit qu’il est impossible de gouverner l’Angleterre autrement que par la démocratie, et il a envie de la gouverner.

En Angleterre chaque entreprise particulière, par exemple le chemin de fer de tel endroit à tel autre, est dirigée par quinze ou vingt directeurs ; la plupart ont des fortunes de deux ou trois millions de francs. Ils manquaient toujours aux séances ; depuis qu’ils ont un droit de présence de vingt-cinq ou cinquante francs, on les voit fort assidus : en rentrant à la maison, ils donnent cet argent à leurs enfants, qui le réclament à grands cris.

J’ai payé tout cela à mon officier anglais par des anecdotes sur nos ex-ministres : L…, D…, O…, C…, C…, Q…, C…, Vaut, N…, D…, Fiacre, S…, M…, F… Parlant des péchés de gens moins haut placés : intrigues pour les prix Montyon. Impossibilité absolue pour le mérite de parvenir sans intriguer ; de là, infériorité des médecins et des savants français. Deux grandes heures par jour, et les meilleures, doivent être