Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

lent l’harmonie des vers arriverait-elle à l’oreille à travers la mélodie telle quelle de la musique ? Que d’absurdités à la fois ! C’est un guêpier, et je me perds en osant le dire.



— Lyon, le 7 juin.

Ce matin, je suis allé démontrer les antiquités de Vienne à un officier anglais de mes amis, qui, parce que j’ai vendu du fer en Italie, a la bonté de croire que j’en sais plus que lui. Nous sommes allés fort lestement par le bateau à vapeur, et revenus par la poste.

Dans les voyages, la soirée est le moment pénible ; quand dix heures sonnent, je regrette, je l’avoue, certains salons de Paris où il y a du naturel, où l’argent et le crédit auprès des ministres ne sont pas les dieux uniques (ils sont dieux pourtant). J’ai passé la soirée d’hier fort agréablement avec mon Anglais, qui rit quelquefois, c’est le nommer. Les personnes qui le connaissent ne seront point étonnées du respect que j’ai pour ses paroles. Nous avons raisonné sur les guerres futures, qui seront courtes. Après deux campagnes, les chambres des communes, qui payent, ne seront plus en colère, et surtout, quoi