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assez forts, ils appelèrent plusieurs porte-faix ; et à la fin, après l’avoir ébranlée à l’aide d’un câble, ils arrachèrent cette jambe de cheval, qui probablement tenait au corps même du cheval. Ils l’offrirent à un bourgeois de Lyon pour dix-huit livres que celui-ci refusa de donner ; alors ils l’apportèrent à l’Hôtel de Ville, et reçurent deux louis du prévôt des marchands.

Il est singulier qu’on n’ait pas eu l’idée de fouiller en cet endroit, où souvent l’été la rivière est fort basse. On pourrait employer un batardeau et une petite pompe à vapeur.

Le bronze doré de ce fragment peut avoir une ligne d’épaisseur, l’intérieur a été rempli avec du plomb. Le bronze n’est pas jeté d’une seule fonte ; il est composé de petites parties qui sont taillées en queue d’aronde et s’emboîtent l’une dans l’autre. C’est ainsi qu’est travaillé le bras colossal et du plus beau style que l’on a trouvé récemment dans la Darse de Civita-Vecchia, et qui est à Rome au musée du Vatican.

Mais, avant de m’occuper du taurobole, j’avais couru à la salle où sont exposées les fameuses tables de bronze qui nous ont transmis le discours de Claude au Sénat. Elles sont parfaitement placées. Je les