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les frères, ni à plus forte raison contre les ressources financières qui les soutiennent. Je crois que chaque enfant de l’école mutuelle coûte vingt-cinq francs à la ville. Au reste, il est fort difficile de savoir la vérité sur ces choses-là, et ce n’est point un voyageur, qui passe huit jours dans un pays et qui n’a pas la mine grave, qui peut se flatter d’arriver à ces profonds mystères. Tout ce qui est noble, tout ce qui est dévot, tout ce qui est enthousiaste des journées de juillet, tout ce qui en a peur, ne parle des frères qu’avec passion.

J’ai trouvé toutes les femmes de Lyon, même celles des négociants les plus libéraux, ennemies passionnées des écoles d’enseignement mutuel. Rien de plus simple, ces dames vont à confesse.

Remarquez que depuis 1830 toutes les jeunes filles de France, à l’exception des environs de Paris, sont élevées dans des couvents de religieuses. Ici je voudrais bien trouver une expression qui pût rendre ma pensée et ne fût pas odieuse et peu polie : mais enfin ces couvents sont animés du plus violent fanatisme contre la liberté de la presse. Sans doute leur chef invisible voit que c’est l’ancre unique à laquelle tiennent toutes nos libertés. La première question que l’on fait à une femme dans un certain tribunal est celle-ci :