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avec les femmes du pays. Eh bien ! ceux des habitants[1] qui portent des noms français sont remarquables par leurs têtes rondes, leur bravoure, leur gaieté insouciante, et surtout par le manque de talent pour faire de l’argent ; tandis que leur voisin Kymri fait fortune en dix ans.

Les Kymris sont d’une haute stature ; leurs formes sont élégantes, élancées et vont bien avec l’habit moderne. Ils ont la tête longue et large du haut, le crâne fort développé de sorte que les yeux sont au milieu de la tête en partant du sommet. Le front est haut et large ; la forme des yeux est allongée, le nez est recourbé, mais les ailes du nez se relèvent.

Le menton est saillant, de sorte que, suivant les façons de parler du peuple, souvent les Kymris ont un nez en bec à corbin et un menton de galoche. Les cheveux kymris tendent à la couleur blonde, comme ceux des Gaels aux teintes noires.

Vous voyez que cette taille, cette figure, ces cheveux, contrastent singulièrement avec les apparences du Gael. Il en est de même du caractère. Les Kymris portent très loin l’estime d’eux-mêmes ; quelque-fois cette qualité arrive chez eux jusqu’à

  1. Je corrige ici d’après l’erratum de l’exemplaire Primoli et l’édition de 1854. L’édition originale portait : « Ceux de leurs descendants… » N. D. L. É.