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des pluies de printemps et d’automne ; dans la région no 2, il y a des pluies d’été. Le no 2 est au midi, le no 1 est au nord ; mais la ligne qui sépare ces deux grandes divisions est fort différente d’une ligne droite. Elle est excessivement serpentante ; c’est ce que l’on comprendra facilement, si l’on veut se rappeler que cette ligne dépend beaucoup des montagnes et des différentes hauteurs du sol.

Si l’on veut se figurer qu’une de ces billes rondes de marbre avec lesquelles jouent les enfants est suspendue dans un œuf, de façon que le diamètre de la bille qui figure la terre se confond avec le petit diamètre de l’œuf, la coquille de cet œuf marquera le point où les neiges sont éternelles sur le sommet des hautes montagnes. Sous l’équateur, il faut une montagne d’une hauteur énorme, pour que la neige y tienne au mois de juillet.

Sous l’équateur, les neiges ne seront éternelles qu’à quinze mille pieds de haut, c’est ce qui est représenté par les deux pointes de l’œuf. En Suède, au contraire, les neiges seront éternelles à quatre ou cinq mille pieds de hauteur.

Vous voyez donc avec facilité comment des montagnes plus ou moins hautes dérangent la température et la ligne des pluies en France.