six. Entre ces deux murs les gardes de la santé font de fréquentes patrouilles.
Tous les vaisseaux arrivant du Levant doivent d’abord s’arrêter à l’île Pomègue, qui est à cinq milles de Marseille ; en approchant de terre ils déploient leur pavillon ; aussitôt le fort de l’île en hisse un autre qui indique de quelle nation est le navire. Ce signal est répété par la vigie placée sur le rocher de Notre-Dame-de-la-Garde. Le capitaine se présente au bureau de la santé ; l’officier de service fait raisonner le navire, c’est-à-dire qu’il demande au capitaine avec un porte-voix, d’abord de prêter serment, et ensuite de dire d’où il vient, comment il s’appelle, quel est son chargement, et enfin de quelle patente il est porteur.
Les patentes sont délivrées par les consuls.
La patente nette indique un état de santé parfait ; la patente touchée fait connaître que l’équipage est sain, mais qu’il vient d’un lieu suspect ; la patente soupçonnée, que le vaisseau arrive d’un pays où régnait une épidémie ou d’un lieu qui a eu communication avec des caravanes provenant d’un pays où il y avait épidémie. La patente brute est la plus mauvaise ; elle annonce que la peste était dans le pays d’où arrive le bâtiment ou qu’elle règne à son bord.
La moindre supercherie dans la patente est sévèrement punie.
On distingue : 1° la quarantaine du Casco, ou bâtiment ; 2° celle de l’équipage et des passagers ; 3° celle des marchandises. Il y a marchandises susceptibles et non susceptibles (de communiquer la peste).
Les susceptibles sont la laine et tous les tissus de laine, les soies, les étoupes, les pelleteries, les maroquins, les livres, le papier, les chapelets, etc.
Les non susceptibles sont le café, le tabac, les coraux bruts, les peaux qui ont encore leur suint, le salpêtre, l’ivoire, les minéraux, etc.
Les animaux à longs poils sont soumis à la quarantaine du navire ; ceux à poils courts sont obligés de gagner la terre à la