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MÉMOIRES D’UN TOURISTE.

plusieurs départements du Midi possèdent un grand nombre de couvents payés par la même bourse, et qui font l’éducation des mères de famille de 1850.

Les hommes de cette époque, ne trouvant pas de conversation raisonnable avec leurs femmes, iront au club, ou choisiront une compagne dans le cercle de quatre-vingt lieues de diamètre qui environne Paris. Que penseront-ils des questions que l’on fait à leurs femmes en certain lieu ? Ainsi, se diront-ils, toutes mes petites faiblesses sont données en spectacle à un homme souvent jeune et que je rencontre dans la société !

On dit que le principe de cette éducation donnée par des religieuses en 1837 est de ne souffrir jamais d’amitié intime, soit entre élèves, soit de maîtresse à élève.

Les jeunes filles ne doivent jamais être seules (la tête fermente), ou être deux (on peut faire des confidences). On s’arrange pour qu’elles se trouvent toujours trois ensemble.

On va plus loin ; une élève est toujours obligée de raconter ce qu’a pu lui dire son amie intime, dès que madame la directrice le lui demande. On craint la confiance qu’une élève pourrait avoir dans une autre, et l’amitié passionnée qui peut-être en serait la suite.

On veut, avant tout, qu’il n’y ait jamais d’émotions vives. On les combat par la défiance.

Qu’on juge du ravage que doit faire le premier serrement de main d’un jeune homme. Et d’ailleurs c’est empoisonner les joies de la pension, les plus douces de la vie. C’est priver de tout bonheur les pauvres jeunes filles qui meurent avant dix-huit ans ; c’est risquer de rendre méchantes pour la vie celles qui survivent. Si à seize ans on ne voit qu’une espionne dans une amie intime, quelle sécheresse d’âme n’aura-t-on pas à vingt-cinq, lorsqu’on aura éprouvé de véritables trahisons !

Réponse de mademoiselle Camp… à son amant.

Le réseau des établissements du Sacré-Cœur qui couvre la France est organisé avec une sagesse et un ordre admirables.