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de l’armée le moins fait pour comprendre le caractère tout romain de Napoléon ; aussi, s’il plaisait au despote par ses habitudes de cour, il blessait sans cesse le grand homme par ses sentiments de l’Ancien régime. Quand il fut major-général et prince, il délibéra longtemps sur la forme de salut qu’il mettrait à la fin de ses lettres. On sut que ses flatteurs faisaient de profondes recherches à la bibliothèque ; mais aucun de leurs projets ne lui parut convenable ; il finit par décider qu’il terminerait ses lettres sans aucun salut et par son nom de prince : Alexandre. Du reste, il eut toutes les vertus privées ; il ne fut médiocre que comme prince et comme général. Quoiqu’un peu brusque, il était agréable en société.

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Contre le Manuscrit de Sainte-Hélène. S’il était de lui, il nous donnerait les raisons de son inexplicable sommeil à Moscou et surtout à Dresde, après le 16 août 1813, jour de la bataille. Probablement, chez un génie aussi réfléchi, ce sommeil a eu un pourquoi raisonnable. (Dominique.)

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Sur la manière dont Napoléon revenant