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parlât à Leuwen de la responsabilité de lui, Leuwen. À quoi Leuwen répondit avec la dernière impertinence, et il termina par refuser le dîner que le préfet avait fait préparer pour deux heures, un dîner d’amis intimes, il n’y avait que dix-sept personnes. Leuwen alla faire une visite à madame de Riquebourg et partit à midi précis, comme le portaient les instructions qu’il s’était faites, et sans vouloir permettre au préfet de rentrer en matière.

Heureusement pour les voyageurs, la route traversait une suite de collines, et ils firent deux lieues à pied, au grand scandale du postillon.

Cette effroyable activité de trente-six heures avait placé déjà bien loin le souvenir des huées et de la boue de Blois. La voiture avait été lavée, brossée, etc., etc., à deux reprises. En ouvrant une poche pour prendre l’itinéraire de M. Vayde, Leuwen la trouva remplie de boue encore humide, et le livre abîmé[1].

  1. [Lettre de M. Leuwen père à son fils. — Mon cher ami, adressez à votre mère les lettres que vous voulez faire parvenir au ministre… Moi, je vais dans le département de l’Aveyron m’occuper d’élections. Je désire que le père de Lucien soit à la Chambre, afin de pouvoir faire une position à ce beau jeune homme qui, pour l’amour de moi, a bien voulu prendre une grande passion pour madame G… On commence à parler beaucoup de cette tendre faiblesse. Adieu ! ]