dans tout ceci que le cœur de ma mère et la vanité de mon père, qui au bout de six semaines oubliera ses châteaux en Espagne sur un fils qui se trouve être mille fois trop paysan du Danube pour ce qu’il en veut faire : un homme adroit faisant une bonne brèche dans le budget. »
Avec ces idées établies dans son esprit comme des idées incontestables et nouvelles, Lucien rentra à l’Opéra. La musique plate et les charmants pas de mademoiselle Elssler lui causèrent un enchantement qui l’étonna. Il se disait vaguement qu’il ne jouirait pas longtemps encore de toutes ces belles choses, et à cause de cela elles ne lui donnaient pas d’humeur.
Pendant que la musique donnait des ailes à son imagination, sa raison parcourait avec intérêt plusieurs chances de la vie.
« Si par l’agriculture on n’était pas mis en rapport avec des paysans fripons, avec un curé qui les ameute contre vous, avec un préfet qui vous fait voler votre journal à la poste, comme avant-hier encore je l’ai insinué à ce benêt de préfet de…, ce serait une manière de travailler qui me conviendrait… Vivre dans une terre avec madame de Chasteller et faire produire à cette terre les douze ou quinze mille francs nécessaires à notre luxe modeste !