répondait qu’il n’y avait point de M. Tarte parmi les commis à pied attachés aux Contributions indirectes. Mais M. des Ramiers avait eu le crédit de faire ajouter un post-scriptum à cette lettre par le ministre des Finances. On lisait, de la main même du ministre :
« Ne s’agirait-il point de M. Tourte, commis à Escorbiac ? »
Huit jours après, réponse de M. le comte de Vaize à son collègue :
« Oui, c’est précisément M. Tourte qui s’est mal conduit et dont je propose la destitution. »
Lucien vola la lettre et courut la montrer à madame de Vaize, que cette affaire intéressait au plus haut point.
— Que faisons-nous ? dit-elle à Lucien avec un air soucieux qui lui parut charmant. Il lui prit la main, qu’il baisa avec transport.
— Que faites-vous ? lui dit-on d’une voix éteinte.
— Je vais me tromper d’adresse, et faire mettre sur l’enveloppe de cette lettre l’adresse du ministre de la Guerre.
Onze jours après arriva la réponse du ministre de la Guerre annonçant l’erreur commise sur l’adresse. Lucien porta cette réponse à M. de Vaize. Le commis décacheteur avait placé trois lettres reçues