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CHAPITRE LVIII[1]


Un jour, Lucien entra tout ému dans le cabinet du ministre : il venait de voir dans un rapport mensuel de police communiqué par le ministre de l’Intérieur à M. le maréchal ministre de la Guerre que le général Fari avait fait de la propagande à Sercey, où il avait été envoyé, par le ministre de la Guerre, huit ou dix jours avant les élections de ***, pour calmer un commencement de mouvement libéral.

— Rien au monde ne peut être plus faux. Le général est dévoué de cœur à son devoir, il a encore tout l’honneur que l’on a à vingt-cinq ans, le monde ne l’a point corrompu, être envoyé par le gouvernement dans un pays pour faire une chose, et faire le contraire, lui ferait horreur.

— Étiez-vous présent, monsieur, à l’événement au sujet duquel a été fait le rapport que vous accusez d’inexactitude ?

— Non, monsieur le comte, mais je

  1. Le général Fari calomnié.