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CHAPITRE LIV


Le général Fari avait fait louer depuis un mois par son petit aide de camp, M. Ménière, un appartement au premier étage en face de la salle des Ursulines, où se faisait l’élection. Là, il s’établit avec Leuwen dès dix heures du matin. Ces messieurs avaient des nouvelles de quart d’heure en quart d’heure par des affidés du général. Quelques affidés de la préfecture, ayant su le courrier de la veille et voyant dans Leuwen le préfet futur si M. de Séranville manquait son élection, faisaient passer tous les quarts d’heure à Leuwen des cartes avec des mots au crayon rouge. Les avis donnés par ces cartes se trouvèrent fort justes.

Les opérations électorales, commencées à dix heures et demie, suivaient un cours régulier. Le président d’âge était dévoué au préfet, qui avait eu soin de faire retarder aux portes la lourde berline d’un M. de Marconnes, plus âgé que son président d’âge dévoué, et qui n’arriva à