Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE LIII


Lucien alla rendre compte de tout au général Fari, qui était cloué à son hôtel par les rapports qu’il recevait de toutes parts. Leuwen avait l’idée d’expédier une dépêche télégraphique. Le général et ensuite Coffe l’approuvèrent fort.

— Vous essayez une saignée sur un homme qui va mourir dans deux heures. Sur quoi les sots pourront dire que la saignée l’a tué.

Leuwen monta au bureau du télégraphe et le fit parler ainsi :

« La nomination de M. Mairobert est regardée comme certaine. Voulez-vous dépenser 100.000 francs et avoir un légitimiste au lieu de Mairobert ? En ce cas, adressez une dépêche au receveur général pour qu’il remette au général et à moi 100.000 francs. Les élections commencent dans dix-neuf heures. »

En sortant du bureau du télégraphe, Leuwen eut l’idée de retourner chez M. l’abbé Disjonval. Le difficile était de