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CHAPITRE LII


Ma foi, il fait soleil, dit Leuwen à Coffe aussitôt que le général Fari fut sorti ; il n’est qu’une heure et demie après midi, j’ai envie de faire une dépêche télégraphique au ministre. Il vaut mieux qu’il sache la vérité.

— Vous servez lui, et vous desservez vous. Ce n’est pas un moyen de faire votre cour. Cette vérité est amère. Et que pensera-t-on de vous à la cour si après tout M. Mairobert n’est pas nommé ?

— Ma foi, c’est assez d’être un coquin au fond, je ne veux pas l’être dans la forme. J’en agis avec M. de Vaize comme je voudrais qu’on en agît avec moi.

Il écrivit la dépêche, Coffe l’approuva en lui faisant ôter trois mots qu’il remplaça par un seul.

Leuwen sortit seul pour aller à la préfecture, et monta au bureau du télégraphe. Il fit lire par M. Lamorte, le directeur du télégraphe, l’article qui le concernait, et le pria de transmettre sa dépêche sans délai. Le directeur parut embarrassé, fit des phrases.