bellan ou un grand référendaire de la Chambre des pairs. »
Il était évident que M. de Séranville traitait Leuwen très froidement.
« Il le prend pour un rival, se dit Coffe. Cependant, ce petit fat exigu a bien trente-deux ou trente-trois ans. Le Leuwen n’est, ma foi, pas mal : parfaitement froid avec tendance à une ironie polie de fort bonne compagnie ; et l’attention qu’il donne à ses manières pour les rendre sèches et leur ôter le ton d’enjouement de bonne compagnie n’ôte point l’attention qu’il doit à ses idées.
— Vous conviendrait-il, monsieur le préfet, de me confier le bordereau de vos élections ?
M. de Séranville hésita évidemment, et enfin dit :
— Je le sais par cœur, mais je ne l’ai point écrit.
— M. Coffe, mon adjoint dans ma mission…
Leuwen répéta les qualités de Coffe, parce qu’il lui semblait que M. le préfet lui accordait trop peu de part dans son attention.
— … M. Coffe aura peut-être un crayon, et, si vous le permettez, notera les chiffres, si vous avez la bonté de nous les confier.
L’ironie de ces derniers mots ne fut