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j’eusse trouvé tant de plaisir à passer les soirées avec eux !

Dans l’espoir d’être entendu par ces lecteurs, je ne me suis pas astreint, je l’avoue, à garder les avenues contre une critique de mauvaise humeur. Pour être élégant, académique, disert, etc., il fallait un talent qui manque, et ensuite ajouter à ceci 150 pages de périphrases ; et encore ces 150 pages n’auraient plu qu’aux gens graves prédestinés à haïr les écrivains tels que celui qui se présente à vous en toute humilité. Ces respectables personnages ont assez pesé sur mon sort, dans la vie réelle, pour souffrir qu’ils viennent encore gâter mon plaisir quand j’écris pour la Bibliothèque bleue.

Adieu, ami lecteur ; songez à ne pas passer votre vie à haïr et à avoir peur.

Cityold, le… 1837[1].
  1. Cet avertissement au lecteur dut être en réalité écrit en mars 1835. Il figure en tête du tome I du manuscrit R. 301. À la fin du même tome on trouve une autre version de cet avertissement, mais antérieurement datée des 9 et 10 février 1835. N. D. L. É.