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que nous lisons dans le Chasseur vert. Or il n’est pas croyable que ces corrections soient de Stendhal et qu’elles aient été faites sur une copie postérieure à celle qui nous est fragmentairement parvenue. Car Stendhal d’ordinaire ne se contente pas, quand il corrige, de modifier quelques mots. Il ajoute, en même temps que d’importants changements de style, des développements toujours sensibles et sans cesse des traits nouveaux de caractère. On pourrait donner en exemple de ses remaniements tout ce que la copie de 1835, en plus de l’épisode nouveau du lancier Ménuel, apporte au manuscrit pourtant déjà bouleversé si profondément des premiers chapitres de Lucien Leuwen. Au contraire les variantes qui existent entre le texte imprimé par Colomb pour le Chasseur vert et les pages conservées de cette copie sont assez légères. On a effacé seulement certaines répétitions et changé quelques-uns des mots surmontés d’une croix, c’est-à-dire ceux que Stendhal signalait ainsi comme ne lui convenant pas. Nul doute que l’auteur de ces changements fut Colomb fidèle aux volontés d’un testament qui lui enjoignait d’améliorer la copie de Stendhal dans le sens où celui-ci l’indiquait. Rien de plus légitime que sa conduite et l’on aurait bien fait rire les éditeurs, les lecteurs et même les érudits de 1855 si l’on avait souligné par des guil-