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le pressentiment : cinq testaments successifs y sont écrits de sa main, datés des 21 décembre 1834, 17 février, 8 mars, 10 et 12 avril 1835. Les uns sont fort courts, mais tous se répètent pour l’essentiel. Voici le plus important :


(Don du présent livre à Mme Pauline Périer-Lagrange, chez M. Colomb, 35 Godot-de-Mauroy.)

Si le ciel m’appelle à jouir de la récompense de mes vertus avant que this novel ne soit printed, je crains que ces volumes ne soient privés d’un fair trial (d’un bon juge) et ne tombent entre les mains de quelque marchand mercier, par état ou par esprit, qui se servira de ce papier pour allumer des fagots verts. Afin de donner à ces volumes quelque prix aux yeux des sots, j’y ai fait placer quelques eaux-fortes. Je laisse bien ces volumes à Mme Pauline Périer-Lagrange, qui sait lire mon écriture, mais probablement elle sera devenue dévote, et les jettera au feu. Il faudrait les faire revoir par quelque écrivain, mais non pas de ceux qui sont adonnés au style à la mode et à l’affectation, outre qu’ils coûteraient trop cher. Ne pas demander les soins de MM. Jules Janin, Balzac, mais par exemple prier M. Ph. Chasles de corriger le style, de sup-