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qu’elle restera ; avant la correction de style, celles destinées à faire tout exprimer. »

Il va au plus pressé, ne comptant aborder le polissage qu’au dernier moment ou sur les épreuves. Car l’atmosphère où il est contraint de vivre n’est pas favorable à l’éclosion des fines subtilités de forme et de sentiment qu’il recherche. « Les nuances, écrit-il, ne peuvent être arrêtées définitivement qu’à Paris, après un mois de séjour. » Là, en effet, tout le stimule, le met en verve et en même temps le repose, tandis qu’à Rome tout lui pèse. Du moins le croit-il et le reconnaît-il en ces termes, à la date du 15 mars 1835 : « L’ennui dans lequel je nage ne me remonte pas pour ce travail. Les travaux de l’intelligence sont invisibles pour les gens au milieu desquels je vis. L’atmosphère de Paris produit un effet contraire. Rien ne me remonte pour ce travail-ci, il faudra donc le corriger, quant à l’élégance ou à l’attrait de la forme, quand je serai à Paris. Supposant cette idée vraie, je mets ici, trop de choses ; je veux qu’à Paris, il ne me reste qu’à ôter. » Un autre motif en outre sollicite le retour de Beyle à Paris. Là seulement il saura se renseigner de façon précise sur ces nuances du langage usité dans un certain milieu et qu’il entend employer afin de donner plus de vraisemblance aux discussions de ses personnages. Il pense