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qu’au souvenir de ses relations avec Lamennais[1] ? On mentionnerait rapidement de même que le lieutenant-colonel Filloteau doit quelques traits au général Curial ; — M. de Beausobre reçoit les siens du maréchal Sebastiani ; — Ernest Develroy fait une carrière semblable à celle de M. Lerminier, professeur de législation au Collège de France ; — Crapart a les attributions du préfet de police Cartier ; — Gauthier est ardent républicain et homme d’honneur comme ce mathématicien de Grenoble, Gros, que nous connaissons bien par la vie d’Henri Brulard ; — Mme Berchu hérite de la vulgarité de Mme Ingres et la marquise de Puylaurens de l’esprit de la comtesse Curial.

Mais en même temps que Stendhal puise ainsi à pleines mains dans ses propres souvenirs, il a grand soin de marquer qu’il faudra enlever toute personnalité. Car la personnalité, « indigne de Dominique », a le défaut, dit-il, de mêler du vinaigre à la crème. Pourtant, ajoute-t-il, « les modèles connus par moi en 1829 et 30, revus un instant en 33, seront morts ou éloignés de la scène du monde quand l’Orange (ou le Télégraphe)[2] paraîtra en 1838 ou 1839 ».

Qu’importe donc à ce point de vue qu’il

  1. Cf. Henry Dumolard : Le véritable docteur Du Poirier, Le Divan, Juillet-août et septembre-octobre 1928.
  2. Titres provisoires du présent roman.