homme est mon bienfaiteur, sans lui je tombais dans le marasme. Il faut cependant que je trouve quelque chose à lui dire, ou il se piquera. »
— Que dirait-on de moi, cher docteur, si je vous accompagnais ?
— Rien ne vous ferait plus d’honneur, répondit tranquillement le docteur sans se fâcher le moins du monde du rire fou. Mais je dois, en conscience, m’opposer à cette seconde sortie, comme je l’ai fait à la première ; l’air frais du soir peut ramener l’inflammation, et, si nous arrivons à offenser l’artère, il faut songer au grand voyage.
— N’avez-vous pas d’autre objection ?
— Vous vous exposerez à des plaisanteries voltairiennes de la part de messieurs vos camarades.
— Bah ! je ne les crains pas ; ils sont trop courtisans pour cela. Le colonel nous a dit à l’ordre, le premier samedi après notre arrivée et d’un air significatif, qu’il allait à la messe.
— Et toutefois neuf de messieurs vos camarades ont encore manqué à ce devoir dimanche dernier. Mais, au fait, que vous importent les plaisanteries ? On sait dans Nancy comment vous savez les réprimer. Et d’ailleurs votre sage conduite a déjà porté ses fruits.