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sonnages au cours d’une action aux deux tiers engagée :

« Je supprime le troisième volume, par la raison que ce n’est que dans la première chaleur de la jeunesse et de l’amour que l’on peut avaler une exposition et de nouveaux personnages. Arrivé à un certain âge, cela est impossible. Ainsi donc, plus de duchesse de Saint-Mégrin et de troisième volume. Cela fera un autre roman. »


L’histoire de Lucien Leuwen toutefois n’en devait pas moins se clore par son mariage. Et Stendhal n’a jamais songé à modifier le dénouement qu’il avait toujours prévu. Plusieurs plans en peuvent témoigner. J’en reproduis un seul qui date très probablement des premiers mois de la composition du livre et dont la tendresse contenue fait prévoir les dernières pages de la Chartreuse. Il est d’autant plus utile de marquer quel eût été l’épilogue de Lucien Leuwen que le livre demeure en suspens sans que l’auteur ait pris le temps d’en développer l’émouvant finale :

« Plan pour la fin. — Madame de Chasteller se fait épouser, Leuwen croyant qu’elle a fait un enfant. À Paris, après la noce : « Tu es à moi, lui dit-elle en le couvrant de baisers. Pars pour Nancy. Tout de suite, monsieur, tout de suite ! Tu sais