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unité n’est jamais troublée et son axe demeure immuable.

Ainsi l’auteur, le 10 février 1835, va jusqu’à prévoir quatre livres dans lesquels il distribue tout ce qu’il a préparé jusque-là :

« Livre I. — La vie de province parmi les gens les plus riches qui l’habitent. Ils haïssent, ils ont peur, leur malheur vient de là.

« Livre II. — Amour passionné suivi d’une brouille fort raisonnable en apparence. Le héros a si peu de vanité qu’il ne prend pas sa maîtresse en grippe. Il se réfugie à Paris.

« Livre III. — Son père veut le marier. Vie de Paris parmi la haute banque, la Chambre des Députés et les ministres.

« Livre IV. — Vie de ce qu’il y a de plus noble et de plus riche parmi les Français qui vivent hors de France. Dénouement. »

Ce projet si riche de substance est loin malheureusement d’avoir été rempli. Non que Beyle n’ait eu le temps de mettre sur pied un aussi vaste ensemble, mais parce qu’il se rend brusquement compte le 28 avril 1835, que c’est une faute que d’amener à la fois tant de nouveaux per-