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« Ô Galiléen ! tu ne prévaudras point contre moi ! » s’écria Lucien.

Cette dernière contrariété rappela la vie dans son cœur. Nancy était horrible, le métier militaire n’avait pour lui que le retentissement lointain de Fleurus et de Marengo ; mais Lucien tenait à prouver à son père et à Dévelroy qu’il savait supporter tous les désagréments.

Le jour même que Lucien passa aux arrêts, les officiers supérieurs du régiment eurent la naïveté d’essayer une visite à mesdames d’Hocquincourt, de Chasteller, de Puylaurens, de Marcilly, de Commercy, etc., etc., chez lesquelles ils avaient su que se présentaient quelques officiers du 20e de hussards. Nous ne ferons pas à notre lecteur l’injure d’indiquer les vingt raisons qui faisaient de cette démarche une gaucherie incroyable, et dans laquelle ne fût pas tombé le plus petit jeune homme de Paris.

La visite de ces officiers appartenant à un régiment qui passait pour juste-milieu fut reçue avec un degré d’impertinence qui réjouit infiniment la prison de notre héros. À ses yeux, les détails faisaient beaucoup d’honneur à l’esprit de ces dames.

Mesdames de Marcilly et de Commercy, qui étaient fort âgées, affectèrent, en voyant ces messieurs entrer dans leur salon,