CHAPITRE VI
l’ennui
Non so più cosa son,
Cosa facio.
vec la vivacité et la grâce qui lui
étaient naturelles quand elle était
loin des regards des hommes, madame
de Rênal sortait par la porte-fenêtre
du salon qui donnait sur le jardin, quand
elle aperçut près de la porte d’entrée la
figure d’un jeune paysan presque encore
enfant, extrêmement pâle et qui venait de
pleurer. Il était en chemise bien blanche,
et avait sous le bras une veste fort propre
de ratine violette.
Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l’esprit un peu romanesque de madame de Rênal eut d’abord l’idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d’entrée, et qui évidemment n’osait pas lever la main jusqu’à la sonnette. Madame de Rênal