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pas lents dans l’aile du nord confiée à sa surveillance. Il était d’autant plus tranquille, qu’il s’était assuré qu’il n’y avait dans les confessionnaux que quelques femmes pieuses ; son œil regardait sans voir.

Cependant sa distraction fut à demi vaincue par l’aspect de deux femmes fort bien mises qui étaient à genoux, l’une dans un confessionnal, et l’autre, tout près de la première, sur une chaise. Il regardait sans voir ; cependant, soit sentiment vague de ses devoirs, soit admiration pour la mise noble et simple de ces dames, il remarqua qu’il n’y avait pas de prêtre dans ce confessionnal. Il est singulier, pensa-t-il, que ces belles dames ne soient pas à genoux devant quelque reposoir, si elles sont dévotes ; ou placées avantageusement au premier rang de quelque balcon, si elles sont du monde. Comme cette robe est bien prise ! quelle grâce ! Il ralentit le pas pour chercher à les voir.

Celle qui était à genoux dans le confessionnal détourna un peu la tête en entendant le bruit des pas de Julien au milieu de ce grand silence. Tout à coup elle jeta un petit cri, et se trouva mal.

En perdant ses forces, cette dame à genoux tomba en arrière ; son amie, qui était près d’elle, s’élança pour la secourir.