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de l’éditeur

de certaines audaces, dans d’autres changements plus caractéristiques ? La première édition disait : « Des flots de fumée de tabac s’élançant de la bouche de tous », et l’édition Lévy porte : s’échappant. De même elle imprime : « Toujours l’envie de devenir pair gagnera les ultras », tandis que la première version était : galopera. Ce n’est pas tout, une épigraphe quelque part fut substituée à celle que Stendhal avait publiée et des phrases nouvelles ajoutées au texte original (notamment au chapitre VI du tome II). Est-il prudent d’accuser Colomb seul de ces tripatouillages ? Je sais qu’il vivait à une époque où l’on n’avait pas encore le respect absolu de la pensée et de l’écriture des maîtres, et qu’il agissait de très bonne foi pour la plus grande gloire de son cousin. Cependant plusieurs de ces corrections ont un tour vraiment stendhalien[1], et si l’on me permet une hypothèse je penserai que Colomb a eu entre les mains des indications manuscrites, laissées par Henri Beyle en vue d’une nouvelle édition, et analogues à celles utilisées par M. Jules Marsan pour l’édition Champion.

Quel que soit le sort que l’avenir réserve

  1. Je n’en donnerai qu’un exemple : Édition originale : « Mademoiselle de La Mole promenait ses regards sur les jeunes Français. » Édition Lévy : « Mademoiselle de La Mole regardait les jeunes Français. »