Page:Stendhal - Le Rouge et le Noir, I, 1927, éd. Martineau.djvu/319

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XXIV

une capitale

Que de bruit, que de gens affairés que d’idées pour l’avenir dans une tête de vingt ans ! quelle distraction pour l’amour !
Barnave.


Enfin il aperçut, sur une montagne lointaine, des murs noirs ; c’était la citadelle de Besançon. Quelle différence pour moi, dit-il en soupirant, si j’arrivais dans cette noble ville de guerre pour être sous-lieutenant dans un des régiments chargés de la défendre !

Besançon n’est pas seulement une des plus jolies villes de France, elle abonde en gens de cœur et d’esprit. Mais Julien n’était qu’un petit paysan et n’eut aucun moyen d’approcher les hommes distingués.

Il avait pris chez Fouqué un habit bourgeois, et c’est dans ce costume qu’il passa les ponts-levis. Plein de l’histoire du siège de 1674, il voulut voir, avant de s’enfermer au séminaire, les remparts et