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en 93, d’exécrable mémoire. Ma cuisinière, avant la révolution j’avais des gens, ma cuisinière fait maigre le vendredi. Je jouis dans Verrières d’une considération générale, et j’ose dire méritée. Je marche sous le dais dans les processions, à côté de M. le curé et de M. le maire. Je porte, dans les grandes occasions, un gros cierge acheté à mes frais. De tout quoi les certificats sont à Paris au ministère des finances. Je demande à M. le marquis le bureau de loterie de Verrières, qui ne peut manquer d’être bientôt vacant d’une manière ou d’autre, le titulaire étant fort malade, et d’ailleurs votant mal aux élections, etc.

De Cholin ».

En marge de cette pétition était une apostille signée De Moirod, et qui commençait par cette ligne :

« J’ai eu l’honneur de parler yert du bon sujet qui fait cette demande », etc.

Ainsi, même cet imbécile de Cholin me montre le chemin qu’il faut suivre, se dit Julien.

Huit jours après le passage du roi de*** à Verrières, ce qui surnageait des innombrables mensonges, sottes interprétations, discussions ridicules, etc., etc., dont avaient été l’objet, successivement, le roi, l’évêque d’Agde, le marquis de La Mole,