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CHAPITRE II

Un jour, il y avait un an que ce genre de vie durait, Sansfin était à cheval à dix minutes de Carville sur la route de Paris, il revenait de voir un malade lorsqu’il arrêta son cheval avec un geste de profond étonnement et même d’horreur, il voyait sur la diligence trois drapeaux tricolores. L’un fort grand en avant du cabriolet, l’autre voltigeant sur la rotonde et le troisième petit à la main du conducteur qui placé sur l’impériale avec les voyageurs en blouse l’agitait de moment en moment.

Sansfin fut frappé de terreur à une telle vue et à un tel point que sa vue se trouble. Comme il fréquente le salon de la duchesse de Miossens et qu’il est reçu par les [1] qui vont presque tous au château, il est imbu de leurs opinions tant [2] le mépris pour lui, il se dit : « Voici une révolution qui peut nous faire tous guillotiner. »

Tout à coup il fit sortir son cheval de

  1. Mot illisible. N. D. L. É
  2. Mot illisible. N. D. L. É