Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son fils Hector de Miossens il avait douze ans et finissait le rudiment au collège, il venait tous les ans passer quelques mois avec sa mère. Il résultait de ce genre de vie que Mme de Miossens s’ennuyait quelquefois.

Quelques années auparavant, elle s’était prise de passion pour la nièce de M. Hautemare, le bedeau du village, cette petite fille grande, élancée, maigre, à peine âgée de quatorze ans, était toute-puissante au château. Les femmes de chambre essayaient de lutter contre elle, mais même Mlle Lambert qui avait élevé la duchesse ne pouvait soutenir la lutte contre Lamiel, c’était le nom que la duchesse avait inventé pour la petite paysanne.

C’est à propos de la petite Lamiel que la duchesse s’était brouillée avec son médecin de Paris. Ce monsieur avait prétendu être devenu tellement célèbre et tellement connu qu’aucun prix quelque extravagant qu’il fût ne pouvait plus payer son absence pendant trois jours.

Et dans un moment d’humeur la duchesse recevant un troisième billet désolant de cet important médecin avait fait appeler de l’autre bout du village le pauvre diable dont nous avons décrit le pauvre cheval et la taille accidentée au commencement de ce chapitre.

Lamiel passait pour avoir un com-